Clôture de la concertation préalable du projet GOCO₂ et poursuite du dialogue
Le 16 décembre 2025 à Saint-Nazaire s’est tenue la dernière réunion publique de la concertation préalable sur le projet GOCO2, conduit par les sociétés Heidelberg Materials France, Lafarge Ciments, Lhoist, NaTran, Elengy et RTE. L’occasion d’un premier bilan collectif de cette démarche d’information et de participation du public engagée le 29 septembre et qui se terminera le 19 décembre. Les échanges avec les habitants et les acteurs du territoire se poursuivront sous la forme d’une concertation continue dans les mois à venir.
La concertation en quelques chiffres
Depuis le 29 septembre, une concertation préalable est organisée sur le projet GOCO2. Elle se tient sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) qui a désigné trois garants – Jean-Pierre Bompard, Marc Navez et Catherine Trebaol – pour accompagner la préparation des modalités de la concertation et veiller à son bon déroulement.
Sur les cinq départements concernés (Deux-Sèvres, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne), 35 rencontres ont été organisées, réunissant près de 1 500 participants. Les participants ont pu s’informer, s’exprimer et interroger les maîtres d’ouvrage au travers de réunions publiques, d’ateliers sur les canalisations, de rencontres sur les marchés et de webinaires. Le site internet dédié a par ailleurs permis de recueillir 60 contributions et 15 cahiers d’acteurs (chiffres au 16 décembre) émanant de collectivités, de chambres consulaires, d’acteurs économiques, d’associations, etc. Ces échanges et contributions ont permis aux maîtres d’ouvrage d’appréhender tous les enjeux locaux pour éclairer les prochaines étapes de développement du projet.
Les sujets abordés lors de la concertation préalable
À l’occasion de la réunion publique de synthèse qui s’est tenue à Saint-Nazaire, les maîtres d’ouvrage ont fait le point sur les principaux sujets qui ont animé les trois mois de la concertation préalable.
Jean-François Bricaud, Directeur décarbonation & développements industriels de Heidelberg Materials France, a d’abord rappelé la logique de décarbonation des productions du ciment et de la chaux : « nous avons été fréquemment interrogés sur l’intérêt de continuer à produire du ciment et de la chaux et sur la pertinence du captage du CO2. Notre feuille de route est claire : il s’agit d’abord d’accompagner l’évolution de la demande qui, si elle diminue, reste élevée tout en continuant à produire en France ; c’est un enjeu de souveraineté industrielle. Dans ce cadre, face à l’enjeu climatique, nous sommes mobilisés pour réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre et nous envisageons pour ce faire, en dernier recours, de capter le CO2 résiduel émis par nos fours ».
Les enjeux liés au financement du projet, représentant un investissement prévisionnel de 2,5 milliards d’euros, ont été abordés. « GOCO2 repose sur des financements privés mais requiert aussi des soutiens publics. Ces derniers sont indispensables pour assurer l’engagement du projet dans les meilleurs délais et financer des infrastructures qui seront utiles demain aux activités économiques du Grand Ouest » rappelle Thomas de Charette, Directeur Décarbonation Ciments de Lafarge Ciments.
Vincent Lelong, Responsable décarbonation Europe du Sud de Lhoist, est quant à lui revenu sur le bilan carbone du projet GOCO2. « Notre projet a pour ambition d’éviter le rejet de 2,2 millions de tonnes par an de CO2. On nous a souvent demandé des chiffres plus précis : nous les présenterons dès que nous les aurons. Mais une chose est sûre : GOCO2 aura un impact positif du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, et ce dès la première année de fonctionnement ».
Laurent Muzart, Responsable développement projet GOCO2 de NaTran, ajoute : « au travers de la concertation, nous avons pu nous rendre sur tous les territoires concernés par les zones d’études des canalisations. Nous avons entendu, notamment, une demande forte de dialogue des collectivités locales, de la profession agricole et des associations environnementales, dialogue que nous poursuivrons pour la suite du projet. Les mois qui viennent vont nous permettre de préciser les fuseaux d’études des canalisations à partir des contributions que nous avons reçues ».
L’aval du projet, et notamment les enjeux liés au stockage géologique du CO2, a aussi été discuté : « nous nous attendions à ce que le stockage du CO2, génère de nombreux questionnements, quand bien même ce sujet n’est pas dans le périmètre du projet soumis à la concertation et interviendra de surcroît hors de France. La concertation préalable aura permis d’entendre les experts du sujet et d’apporter des réponses, et nous continuerons à approfondir ce point dans le cadre des futurs échanges », indique ainsi Joachim Labauge, Directeur développement CO2 d’Elengy.
Prochaines étapes du projet GOCO2
La concertation préalable s’achève le vendredi 19 décembre. Le site internet restera accessible à l’issue de la concertation pour ceux qui souhaiteraient retrouver les informations liées au projet ainsi que toutes les contributions, dont les cahiers d’acteurs émanant de groupes constitués.
Puis, les garants de la concertation rédigeront un bilan de la concertation préalable. Dans ce document, les garants présenteront le déroulé de la concertation, synthétiseront les contributions des participants et formuleront des recommandations pour la suite de la participation du public sur le projet GOCO2.
Ensuite, dans un délai maximum de deux mois après la publication de ce bilan, les maîtres d'ouvrage de GOCO2 présenteront les enseignements tirés de la concertation préalable, les engagements qu’ils prennent pour la suite du projet et les suites qu’ils donnent aux recommandations émises par les garants.
La participation du public se prolongera à travers une « concertation continue », sous l’égide d’un garant désigné par la CNDP. Cette procédure accompagnera les prochaines phases d’études et la préparation des démarches administratives. La concertation continue permettra ainsi d’approfondir certains éléments abordés lors de la concertation préalable et d’apporter des informations actualisées sur le projet.
GOCO2 en bref
Lancé en 2021, GOCO2 réunit Heidelberg Materials France, Lafarge Ciments, Lhoist, NaTran, Elengy et RTE pour relever le défi de la décarbonation des productions de ciment et de chaux dans le Grand Ouest. Le projet concerne plusieurs départements : les Deux-Sèvres, la Mayenne, le Maine-et-Loire, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique.
L’enjeu : éviter, à partir de 2031, l’émission à l’atmosphère de 2,2 millions de tonnes de CO2 par an (soit l’équivalent des émissions de la métropole de Nantes). GOCO2, notamment en permettant le raccordement ultérieur de nouveaux émetteurs, participe à la pérennité des activités industrielles dans le Grand Ouest et facilite l’émergence d’une filière de valorisation du CO2. GOCO2 représente un investissement prévisionnel total d’environ 2,5 milliards d’euros.
GOCO2 regroupe plusieurs opérations complémentaires permettant le captage du CO2 et son transport, en vue de son stockage géologique permanent :
- Le captage du CO2 de la cimenterie Heidelberg Materials d’Airvault, dans les Deux-Sèvres ;
- Le captage du CO2 de la cimenterie Lafarge Ciments de Saint-Pierre-la-Cour, dans la Mayenne ;
- Le captage du CO2 des fours à chaux de Lhoist, à Neau, dans la Mayenne également ;
- Le transport de CO2 par un réseau de canalisations souterraines d’une longueur évaluée à 375 kilomètres, développé par NaTran ;
- Le terminal de liquéfaction du CO2 et de chargement à bord de navires à Montoir-de-Bretagne, développé par Elengy ;
- Des raccordements au réseau de transport d’électricité, assurés par RTE.
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