Gazéification hydrothermale : NaTran et SUEZ, moteurs de la filière française

La mise en service en 2026 d’un pilote industriel de gazéification hydrothermale (GH) développé par SUEZ marque une nouvelle étape majeure pour le secteur. La technologie peut transformer durablement le traitement des déchets organiques via la production de gaz renouvelable. NaTran, moteur de cette dynamique depuis 2018, joue un rôle central dans la structuration de la future filière.
Du gaz renouvelable et des nutriments agricoles
Encore peu connue du grand public, la gazéification hydrothermale permet de transformer de nombreux déchets issus des secteurs urbains, industriels et agricoles en biométhane ou gaz bas-carbone injectable dans les réseaux. Il permet en outre de récupérer du CO2, des minéraux tel que du phosphore, mais aussi de l’azote et de l’eau qui peuvent ensuite être valorisés dans les secteurs agricoles et industriels.
La « GH » opère sous haute pression et à température élevée, en présence d’eau dans le gazéifieur. Elle réduit très fortement jusqu’à supprimer la quantité des déchets ultimes et détruit les micropolluants et les organismes pathogènes.
L’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) que NaTran a mené en 2024 a confirmé l’intérêt que cette filière innovante suscite en France. A cette occasion, 24 développeurs de projets issus des secteurs industriels (agroalimentaire et chimie), urbains et agricoles ont déposé des projets, dont la capacité de production de gaz cumulée pourrait atteindre 2 TWh/an en 2030, selon une estimation.
« La gazéification hydrothermale a ceci de merveilleux qu’elle permet de produire une énergie renouvelable et d’alimenter le secteur agricole en fertilisants essentiels tels que l’azote et le phosphore, tout en détruisant les micropolluants. C’est cette perspective qui nous a conduits à investir dans le développement de cette technologie. »Bruno Hervet
Directeur général intérim de SUEZ Engineering & Construction
Une dynamique industrielle en marche
« Il s’agit de l’un des investissements les plus significatifs de SUEZ en matière de Recherche et Développement », souligne Bruno Hervet.
En 2021, le Groupe s'est associé aux chercheurs de l'Institut de la Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (ICMCB), un laboratoire du CNRS spécialiste mondial des fluides super critiques, pour développer un équipement unique de gazéification hydrothermale aujourd'hui opérationnel.
En janvier 2023, un premier prototype capable de traiter 5 litres d’effluents par heure a vu le jour, à Bordeaux. Devant le succès de l’installation, SUEZ a décidé de construire cette fois-ci un véritable pilote industriel, à Saint-Selve, en Gironde. Ce dernier sera capable de valoriser jusqu’à 150 litres par heure de boues et d’autres déchets. Une première en France. Sa mise en service est prévue pour 2026.
« Les connaissances acquises lors de l'expérimentation permettront de valider ou de modifier des équipements en vue d'industrialiser une solution standard d’ici à 2030 », souligne Bruno Hervet
La gazéification hydrothermale offre un débouché énergétique décarboné à de nombreux déchets. L’innovation de SUEZ permet d’aller encore plus loin. « Grâce à la maîtrise du process et à la création de notre « GH-LAB », nous avons élargi notre champ d’action à la valorisation d’autres déchets. Notre vision globale du secteur des déchets nous permet d’intervenir dans tous les domaines où les solutions actuelles sont coûteuses et peu valorisantes », souligne Bruno Hervet.
« Cette actualité est le fruit du travail que NaTran a engagé sur la gazéification hydrothermale depuis fin 2018, qui s’est élargi en 2020 lorsqu’un groupe de 27 partenaires, dont le groupe SUEZ, s’est constitué pour lancer le Groupe de Travail national dédié à la gazéification hydrothermale, qui sera prochainement intégré comme nouveau Pôle GH au sein de l’association Biogaz Vallée. »Robert Muhlke
Directeur du Pôle gazéification hydrothermale chez Biogaz Vallée et ex-Directeur produit gazéification hydrothermale chez NaTran
NaTran, accompagnateur historique de la filière gazéification hydrothermale
Pour passer à l’échelle industrielle, la filière a désormais besoin d’une véritable reconnaissance. Celle-ci passe par une simplification des conditions réglementaires ainsi que par des mécanismes de soutien public afin de favoriser, a minima, la mise en œuvre des premiers projets de démonstration industrielle dans les territoires.
Elle pourra compter sur le soutien de NaTran qui contribue, depuis l’origine, à l’essor de la GH en France. « Cette actualité est le fruit du travail que NaTran a engagé sur la gazéification hydrothermale depuis fin 2018, qui s’est élargi en 2020 lorsqu’un groupe de 27 partenaires, dont le groupe SUEZ, s’est constitué pour lancer le Groupe de Travail national dédié à la gazéification hydrothermale, qui sera prochainement intégré comme nouveau Pôle GH au sein de l’association Biogaz Vallée », indique Robert Muhlke, Directeur du Pôle gazéification hydrothermale chez Biogaz Vallée et ex-Directeur produit gazéification hydrothermale chez NaTran.
Aujourd’hui, NaTran poursuit sa mission de chef de file : facilitation réglementaire, dialogue avec les services de l’État, accompagnement technique, mise en réseau, etc. Nos actions ont pour but de faire émerger et d’installer en France une filière structurée solide, au service de la transition énergétique, de la décarbonation industrielle et de l’emploi local.
En savoir plus sur la gazéification hydrothermale et les gaz renouvelables

