Comment NaTran accompagne la décarbonation de l’industrie normande sur l’Axe Seine

Mercredi 30 avril 2025
Photo du port du Havre (Getty Images)

Le 28 février dernier, NaTran a participé au lancement officiel du projet SOCRATE : Synergie pour une Organisation Collective et Raisonnée sur l’Axe Seine de la Transition Énergétique. Son objectif ? Préparer, en collaboration avec les acteurs locaux, l’avenir énergétique de la vallée de Seine en Normandie.

La genèse du projet

Du Havre jusqu’à Rouen, la vallée de la Seine abrite depuis longtemps de nombreux acteurs industriels. L’industrie normande est fortement stimulée par des activités industrielles intensives telles que le raffinage, la chimie, la pétrochimie et la production d’engrais, et demeure par conséquent fortement carbonée.

Dans ce contexte, la vallée de Seine a candidaté au programme ZIBaC (Zone Industrielle Bas Carbone) mené par l’ADEME (Agence de la transition écologique), dans le but d’initier et de soutenir des démarches collectives de décarbonation. Retenu, le projet a obtenu le financement de 50 % des 14,8 millions d’euros d’études prévues, offrant un cadre stratégique structurant à son ambition.

C’est pour piloter l’attribution de ces subventions que SOCRATE a vu le jour en 2023. Le projet est porté par trois groupements industriels de la partie normande de l’Axe Seine : UPSIDE Boucles de Rouen, INCASE-Industries Caux Seine (Port-Jérôme et sa région), Synerzip-LH (zone industrielle portuaire du Havre), ainsi que par HAROPA PORT, le port fluvio-maritime de l’Axe Seine.

L’enjeu des gaz renouvelables

Au cœur de cette dynamique et de la démarche, NaTran joue un rôle important. « Nous accompagnons le tissu industriel normand dans sa décarbonation depuis longtemps et connaissons bien ses acteurs, souligne Pierre Monin, Délégué territorial Val de Seine chez NaTran. Il nous semblait naturel de soutenir la candidature de ces structures, dont NaTran est un partenaire de longue date. »

Dans la mesure où il répond au programme ZIBaC, SOCRATE constitue une opportunité unique de travailler de façon collective à la décarbonation de l’industrie normande.

« La démarche permet, d’une part, d’obtenir une vision globale des solutions technico-économiques les plus pertinentes, notamment celles qui reposent sur des molécules énergétiques (biométhane, hydrogène, CO₂…). D’autre part, elle favorise l’émergence d’alternatives bénéfiques pour l’ensemble du tissu industriel »

Pierre Monin

Délégué territorial Val de Seine chez NaTran

Quatre études déjà lancées

NaTran s’est engagé à cofinancer 7 des 30 lots d’études retenus, dont quatre sont déjà en cours. Certains résultats prometteurs ont été présentés début 2025.

  • Une étude cadre, commune à toutes les ZIBaC, porte sur la création d’une toile industrielle bas-carbone. Il s’agit ici de cartographier les entreprises appelées à participer à la transition énergétique du bassin normand.
  • Une autre étude se penche sur le potentiel de production de gaz renouvelables par la valorisation de déchets locaux, avec une mise en œuvre des projets à l’échelle de l’Axe Seine. La première phase de l’étude a permis de dresser un état des lieux des ressources disponibles localement pour la production de gaz renouvelables. Révélés fin mars, ses résultats signalent un potentiel remarquable de 3,7 millions de tonnes de matières brutes (TMB) disponibles par an. Et deux tiers de ces gisements pourraient être valorisés grâce à la méthanisation, tandis que le dernier tiers servirait à de nouvelles filières, comme la gazéification hydrothermale, pour le traitement de boues et de déchets industriels et ou la pyrogazéification pour le traitement des déchets ménagers et assimilés et des déchets de bois.
    La seconde phase de l’étude fournira une analyse technico-économique des filières de production avec les industriels.
  • La troisième étude concerne le captage et le transport du CO2, un levier clé de décarbonation, en complément des efforts d’efficacité énergétique. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale CCUS (Carbon Capture, Utilization and Storage).
  • Une étude porte enfin sur la valorisation du CO2 pour la production d’e-fuel et d’e-SAF (carburant d'aviation électro-durable) et leur insertion dans l’industrie chimique de l’Axe Seine.

Au-delà de SOCRATE

« Il est essentiel de fédérer les industriels normands autour de solutions collectives. NaTran dispose de l’expertise nécessaire pour inscrire ces enjeux territoriaux dans une dynamique plus globale, qu’elle soit régionale ou nationale », souligne Pierre Monin.

NaTran souhaite, par exemple, explorer la question du transport de l’hydrogène sur l’ensemble de l’Axe Seine, en accompagnant l’Île-de-France et la Normandie dans leur candidature au programme européen Hydrogen Valley. Par ailleurs, le projet DKHARBO, mené en partenariat avec Equinor, vise à capter du CO2 puis à le séquestrer en mer du Nord, depuis le port de Dunkerque. Pour Pierre Monin, « cette initiative ouvre la voie à une stratégie plus large, englobant une importante partie du nord de la France ».