L’année 2024 marque l’aboutissement d’un cycle avec la fin de notre projet d’entreprise CAP24. Conçu en 2019, il y a cinq ans, GRTgaz a atteint la plupart des objectifs qu’elle s’était fixés à l’époque, en dépit des évènements spectaculaires et inédits qui sont venus bousculer nos certitudes sur le monde du travail ou la sécurité d’approvisionnement énergétique. Je pense bien sûr d’abord au Covid 19, qui a lourdement éprouvé notre système de soins entre 2020 et 2021.
L’impact immédiat de cette pandémie s’est traduit par une accélération prodigieuse du recours au télétravail avec, dans la durée, des transformations plus profondes sur notre rapport au travail et sur la manière de faire vivre nos collectifs.
Je pense aussi au conflit entre la Russie et l’Ukraine à partir de février 2022 et à l’arrêt brutal des importations de gaz russe vers l’Europe qui s’en est suivi, privant notre continent d’une des principales routes d’approvisionnement en gaz et dont nous percevons toujours les secousses aujourd’hui. Ces deux électrochocs ont paradoxalement eu pour effet de nous faire prendre conscience de nos fragilités et de nos potentiels.
GRTgaz n’a pas dévié de sa trajectoire. Son rôle et ses missions de service public pour assurer l’équilibre du système gazier ont été confortés. Sa capacité à contribuer efficacement à la sobriété énergétique a été éprouvée avec la mise en place du dispositif Ecogaz. Et dans le même temps, nous avons poursuivi avec succès nos travaux pour accepter des volumes croissants de gaz renouvelables et préparer les réseaux et la logistique des nouvelles filières (hydrogène et CO2), comme en témoigne la première décision d’investissement prise en 2024 pour construire un réseau de transport d’hydrogène entre la France et ’Allemagne. Nous avons également respecté la trajectoire que nous nous étions fixés pour limiter nos propres émissions : - 20 % d’émissions de méthane entre 2019 et maintenant. Fin 2024, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) nous a distingué pour la qualité de notre reporting sur les émissions de méthane, avec des standards qui nous situent parmi les toutes premières entreprises dans le monde. La transparence crée la confiance. Lorsque nous déclarons nos émissions avec précision, nous démontrons notre responsabilité environnementale et notre engagement dans la lutte contre le changement climatique.
Cette crédibilité est vitale et je salue la mobilisation ces dernières années de nos équipes opérationnelles : nous pouvons tous être fiers des progrès accomplis et de notre capacité d’adaptation.
Sur tous ces sujets, il faut naturellement avancer avec humilité et avec la volonté d’aller plus vite et plus loin. Nous avons mis à profit l’année 2024 pour nous recentrer, écouter les messages, les signaux que nous renvoient nos parties prenantes (clients, partenaires, pouvoirs publics…), avec parfois des dissonances entre familles d’acteurs, entre périmètres géographiques, entre générations. Cette situation complexe n’est pas propre au secteur de l’énergie mais le secteur de l’énergie cristallise sans doute plus que d’autres un faisceau de contradictions, d’inquiétudes, de doutes, qui caractérisent notre société en général. En tant qu’acteur majeur de l’énergie, GRTgaz a une responsabilité pour redonner de l’espoir et préparer les infrastructures d’avenir qui permettront de dessiner un nouveau paysage énergétique sûr, accessible et neutre en carbone. Et pour marquer cette volonté, j’ai souhaité faire évoluer notre identité. GRTgaz devient NaTran. Plus qu’un nouveau logo, NaTran est l’emblème d’une ambition au service de la souveraineté énergétique nationale, l’emblème d’un collectif mobilisé pour que toutes les molécules décarbonées participent à la transition énergétique. Un emblème lumineux qui reprend la couleur des bornes et balises, seule expression visible et discrète de la présence de notre réseau dans les territoires.
Nous allons donc basculer vers un nouveau projet (2025-2030) et écrire, avec vous, une nouvelle page de notre histoire qui fera de NaTran un référent du transport des nouveaux gaz en Europe dès 2030. Une nouvelle page qui se confond avec un dessein qui nous dépasse et qui consiste à refonder, avec nos salariés, nos parties prenantes, un modèle énergétique capable de soutenir une croissance compatible avec les limites planétaires au XXIe siècle. Je me suis engagée à la tête de cette belle entreprise pour prendre part à ce combat et je sais pouvoir compter sur le professionnalisme et l’envie des femmes et des hommes qui la composent et qui agissent au quotidien dans l’intérêt général.